Ligue 1 : Toni Roca : “Les mouvements du PSG créent de nombreux doutes juridiques sur son Fair-Play financier”

Ltu Les derniers mouvements du Paris Saint-Germain (PSG) ont suscité des doutes sur le respect par le club parisien des règles du fair-play financier de l’UEFA (FFP dans son sigle en anglais).

Des facteurs comme la fiscalité qui régit en France ou les inconnues sur la transparence de ses parrainages invitent à un débat judiciaire dont les conséquences, si la violation du FFP est avérée, pourraient conduire à un large éventail de sanctions allant de l’exclusion des compétitions européennes à la réduction de son effectif et même à la disqualification des tournois auxquels il participe.

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Mbappé et le Trésor français

La les alertes ont encore bondi quand Kylian Mbappé a renouvelé. Sa continuité a même provoqué la dénonciation de la Liga considérant qu’il s’agissait d’un placement incompatible avec le supposé équilibre dans les comptes du Français. Pour Toni Roca, PDG du Sports Law Institute et directeur de Himnus, un cabinet d’avocats spécialisé dans le football, il existe des facteurs qui soutiennent la position de LaLiga. Par exemple, le régime fiscal français.

Si l’on ajoute l’intérêt pour Tchouameni et la possibilité de débourser entre 80 et 100 millions pour sa signature, les montants semblent difficilement justifiables dans les termes de la FFP si l’on analyse les informations publiques sur les comptes du PSG

“Contrairement à ce qui s’est passé avec des signatures comme Messi ou Neymar, Mbappé est résident fiscal en France. En d’autres termes, vous ne pouvez pas profiter du régime d’inpatriation qui bénéficie aux transferts étrangers avec des réductions d’impôt de 30 %. Il paie des impôts comme tout citoyen ordinaire“Rock commence son argumentation.

Un salaire de près de 113 millions

“Le Trésor français monte en flèche, et beaucoup, le montant que le PSG verse au footballeur par rapport aux signatures étrangères. Mbappé doit payer des impôts à 55,6 %, un pourcentage que le PSG assumera sûrement, car dans les contrats de cette nature, les salaires sont convenus en net. Ce sont les clubs qui s’engagent plus tard à payer le brut correspondant”Rock ajoute.

Les meilleures phrases de l’interview de Mbappé

“Alors, S’il est vrai que Mbappé gagne 50 millions d’euros par saison, comme cela a été rapporté en France, son salaire brut réel serait d’environ 112,61 millions d’euros. A cela, il faudrait ajouter une prime de transfert qui en France est estimée à 130 millions nets, soit encore 97 millions d’euros bruts de plus par an.. Si l’on ajoute l’intérêt pour Tchouameni et la possibilité de débourser entre 80 et 100 millions pour sa signature, les montants semblent difficilement justifiables dans les termes de la FFP si l’on analyse les informations publiques sur les comptes du PSG”, explique Roca.

Comptes douteux et parrainages suspects

La Le mécanisme FFP de l’UEFA est basé sur le concept du « seuil de rentabilité » ou du point d’équilibre. “Ce principe détermine que, pendant une période de trois ans, les clubs ne peuvent pas dépenser plus d’argent qu’ils n’en entrent, permettant un écart au cours de ces trois années de cinq millions d’euros (ou 30 millions s’ils sont couverts par des apports en capital)”, explique Roca.

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Pour évaluer si le PSG fait l’impasse sur le FFP ou non, il ne suffit pas d’avoir les données salariales, mais il faut aussi prendre en compte les données sur les revenus. Au sein des revenus des clubs nous avons quatre gros postes : les droits TV (ils ont été vendus au rabais en France), la billetterie (ce concept n’a pas pu beaucoup monter, qui plus est, il a baissé à cause de la pandémie), ventes de joueurs de football et de sponsorings (où les doutes sont généralement générés avec des pièges potentiels dus à des sponsorings gonflés) », Roca poursuit son explication.

Le PSG a clôturé la saison 2019-2020 avec des pertes de 125 millions d’euros et 224 millions en 20-21. Cela représente 350 millions en seulement deux ans, ce qui est évidemment bien plus que le maximum de 30 millions autorisé.

Le PSG a clôturé la saison 2019-2020 avec des pertes de 125 millions d’euros et 224 millions en 20-21. Cela représente 350 millions en seulement deux ans, ce qui est clairement bien plus que le maximum de 30 millions autorisé. Avec ces chiffres, il semble plus qu’évident qu’avec de nouveaux contrats ou des renouvellements, le PSG violerait le FFP. Car pour effacer ces pertes, il faut justement ne pas augmenter les dépenses, mais augmenter les revenus, un poste stagnant voire en baisse, et réduire drastiquement les dépenses », ajoute-t-il.

Il n’y a que deux moyens d’augmenter ses revenus : vendre des joueurs de foot (qui ont le double effet positif de gagner de l’argent et d’économiser du salaire) ou augmenter le seul poste possible, celui des parrainages. Et c’est là que le nœud du problème revient, avec des doutes raisonnables quant à savoir si les sponsors que le PSG a du Qatar sont surévalués bien au-dessus du marché”, a déclaré Roca.

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Une gamme de sanctions inconnue

Si l’UEFA engage une procédure contre le PSG et qu’il est démontré qu’il a effectivement enfreint le FFP, l’éventail des sanctions qui pourraient en résulter est bien plus large que ce que le grand public connaît. “MDe nombreux fans se souviennent de ce qui est arrivé à City dans une affaire similaire. Dans son cas, il a été exclu des compétitions européennes pendant plusieurs saisonsmême si le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) a par la suite révoqué la sanction”, se souvient Roca.

Avec ces chiffres, il semble plus qu’évident qu’avec de nouveaux contrats ou des renouvellements, le PSG violerait le FFP

“Cependant”, poursuit-il, “il y a bien d’autres sanctions possibles. A savoir : un blâme, une amende, la retenue de prix en argent, la déduction de points, lau refus d’inscription de joueurs à la compétition UEFA, à la réduction de la taille autorisée de l’effectif du club ou encore à la disqualification des compétitions en cours“, conclut son analyse Toni Roca.

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